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Montréal, Qc - Canada

Sat Jan 02 1904 00:00:00 GMT+0000 (Coordinated Universal Time)

Transformation et entreposage de grain

Industriel

2010 - 6 - 19

Canada Malting

Abandonné

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Histoire

••• Histoire.

La Canada Malting Company est fondée en 1902 afin de saisir le contrôle de deux compagnies ontariennes. C’est en 1904 que la décision est prise par la compagnie et autorisée par la ville de faire construire une malterie à Montréal. En 1905, la Canada Malting Co s’installe sur la rue Saint-Ambroise, emplacement stratégique sur le canal Lachine près de la voie ferrée du Grand Tronc [qui se développe dans le Saint-Henri après 1847].

C’est la première malterie moderne de la compagnie et elle était considérée comme la plus grande en Amérique du Nord à ce moment. Son complexe original est constitué d’une usine de maltage et de 11 silos d’entreposage pour l’orge nécessaire à ses activités. 
Elle a été conçu par Davide Jerome Spence [Bâtiment de la malterie datant de 1905] et Otto Lue(bm)ert [Bâtiment de la malterie datant de 1950].

C'est aussi le plus vieux élévateur à grain de Montréal avec ses 108 ans. (en date de 2013)

En 1927, la compagnie obtient une charte fédérale et deux ans plus tard, ses activités résistent à la crise économique mondiale. Déjà dans les années 20, Canada Malting possède des usines de maltage à l’extérieur de Montréal, soit à Toronto, Winnipeg et Calgary, ce qui lui confère le titre de plus grand producteur de malt au monde.

Toutefois, la compagnie n’est pas insensible à la concurrence provenant des malteries américaines. Alors, la politique tarifaire est modifiée ce qui a l’effet souhaité de rétablir un équilibre. Puis, vers 1930, elle fait construire 18 silos supplémentaires en béton en annexe aux silos de terra-cotta de Saint-Henri. 

À l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, la Canada Malting Company Limited prend de l’expansion et elle est considérée la plus grande compagnie canadienne ainsi que la deuxième plus importante mondialement dans la catégorie brasseurs, distilleurs et manufacturiers d’aliments. 

À Montréal, une seconde malterie est érigée vers 1950 en annexe à celle existante. 

À près de six décennies d’existence, en 1962, elle s’internationalise et diversifie ses activités puis, transfère son siège social à Toronto. 
L’ouverture à la navigation du fleuve Saint-Laurent depuis 1956 entraina éventuellement la fermeture du canal Lachine en 1970. Cependant, l’orge pouvait toujours être acheminé via une bretelle du chemin de fer du Grand Tronc, ainsi que par camion, le port étant situé à moins de six kilomètres de l’usine.

En 1969, la compagnie avait quand-même fait construire une troisième malterie et des silos, mais cette fois-ci à même le port de Montréal, soit sur la rue Riverside, éliminant la nécessité d’acheminer le produit brut plus loin.
Finalement, suite au désir de consolider leurs effectifs, soit au port dans ses installations plus contemporaines, et aussi en partie faisant face à la désuétude des installations initiales qui étaient en partie déjà vacantes depuis au moins 1961, elle quitte et vend le site sur Saint-Ambroise en 1980; seule la malterie sur Riverside demeure en opération aujourd’hui. 

Le bâtiment a été vendu pour 500,000$ et est devenu une installation de stockage de soja et de maïs pour la Quonta holding Ltd , avant qu'il ait été abandonné en 1986 lorsque le Canadien National à cessé son service de la ligne de chemin de fer aux usines dans cette région du canal.

Dans la dernière décennie, il y avait environ 50 à 55 employés au total. En 1989, la compagnie déborde des limites du territoire canadien en achetant la Great Western Malting Company aux États-Unis d’Amérique puis, en 1990 la Bairds Malt en Angleterre. Finalement, en 1995 ses principaux actionnaires, la Molson Companies Limited et la Labatt Brewing Company 
Limited, autorisent sa vente à la filiale Canadienne de ConAgra en consortium avec la compagnie Sud Africaine TigerBrands.

En 1982, la Canada Malting Co Ltd avait été retenue par la Communauté urbaine de Montréal (CUM) pour faire partie de leur "Répertoire d’architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal" portant sur les édifices industriels.
Puis, en 1995, ce même bâtiment recevait un pointage de 73, sur un maximum possible de 90 lors de son recensement au sein de "l’Inventaire et évaluation des ressources culturelles – canal de Lachine" effectué par Archémie pour 
Parcs Canada. 
Selon le plan d’urbanisme présentement en vigueur à l’arrondissement du Sud-Ouest, l’ancien bâtiment de la Canada Malting Co. figure sur la liste des immeubles de valeur patrimoniale exceptionnelle.

Plusieurs scènes de films y ont été tourné ainsi qu'une exposition lumineuse en 2005 par Axel Morgenthaler.

Cet immense "terrain de jeu" est hanté par des légendes comme celle du cimetière de chats et encore celle de la chute mortelle d’un enfant dans la cage de l’ascenseur "Humphrey man lift", il y a 8 ans de cela.
Vérifications faites auprès du bureau du Coroner, aucun enfant n’est mort dans cette usine depuis sa fermeture en 1986.


••• Caractéristiques.

Ce bâtiment a de nombreuse caractéristiques architecturales intéressantes, dont ses 11 silos originaux qui sont fait de briques de terre cuite légerte ayant le centre creux, fabriquées par la compagnie Barnett and Record Co. de Minneapolis.
Ces silos sont un rare exemple d'une technique utilisé pour réduire le risque d'incendie et isoler du chaud et du froid.
Ce sont les dernier du genre en Amérique du Nord.
Le bâtiment est également équipé d'un "Humphrey man lift", un ascenseur à courroie pour les travailleurs qui est rapide, efficace , et occupe seulement un petit espace.

Les silos sont d'une hauteur de 29 mètre et la plus haute tour compte 46 mètres.


••• Le processus du maltage.

Le processus comporte trois étapes principales, soit le trempage, la germination et le séchage. Des salles dédiées à ces trois étapes occupent donc la majorité des espaces des deux malteries. 
Le grain d’orge arrive des Prairies par train. On le transborde dans la malterie par le biais de la grue élévatrice et on le nettoie pour lui enlever ses impuretés. Par la suite, on le noie dans des cuves d’eau pour environ 2 jours. Cette étape, le trempage, "steeping", permet à l’orge d’absorber l’eau, de ‘’respirer’’ et de rejeter le CO2. 

Par la suite, l’orge est transféré dans les compartiments de germination, de larges allées où un courant d’air humide et frais constant crée le parfait environnement pour la germination. Des équipements rotatifs tournent l’orge pendant la germination pour que l’air pénètre et circule. Biochimiquement, en un peu moins d’une semaine, l’orge est donc transformé en ‘’malt vert’’. 

L’amené d’air à des conditions particulières est essentielle tout au long du processus, c’est pourquoi l’on retrouve autant d’espaces dédiés à la ventilation et au traitement de l’air dans la malterie qui peut être considérée comme une immense machine. Au bout des longues allées de germination on retrouve les puits d’entrée et d’extraction de l’air, qui eux sont connectés avec la chambre d’air située en-dessous. 

De manière à stopper la germination et le développement de la plante, on doit rapidement transféré le ‘’malt vert’’ vers le séchage. Le ‘’kiln’’ qui opère comme un four à convection force l’air chaud à travers le ‘’malt vert’’ de manière à le sécher et le rôtir pour stopper la réaction biochimique. On sépare le grain de la plumule apparue pendant la germination et on empaquette 
le malt pour l’envoyer vers un brasseur ou un distilleur.

L'usine avait une énorme production de 250,000 livres de malt par an.


••• Fonctions et architecture du bâtiment.

•• Malterie datant de 1905 

• (Section avant, coin nord-ouest, bureaux) 

Cette section peu profonde de 3 étages, percée de trois rangées de fenêtres était réservée aux bureaux. L’entrée principale du complexe de la Canada Malting s’y trouve aussi, même si très discrète. En fait l’entrée n’est pas marquée par un vestibule, une marquise ou un traitement particulier de la façade. Il ne s’agit que d’une porte simple, aujourd’hui placardée de tôles métalliques. Ce volume de trois étages est presque aussi profond que large. D’ailleurs, le traitement architectural de la façade latérale ouest de cette section n’est qu’une extension du traitement visible sur la façade principale et possède aussi trois baies de fenêtres en largeur.

• (Section avant centrale, germoir) 

Malgré de fausses ouvertures, cette section composant aussi la façade d’origine principale montre beaucoup plus d’efforts dans son ouvrage de maçonnerie que la section plus à l’ouest comportant l’entrée principale. 

Cette section apparaissant comme centrale puisque symétrique dans son traitement architecturale et bordée de part d’autre par la section administrative et la malterie datant de 1950 et possède une hauteur équivalente à 4 étages. 

Des niveaux y sont aussi démarqués à l’aide de briques en encorbellement et de bandeaux en pierre mais ceux-ci ne sont pas alignés avec ceux de la section dédiée à l’administration. De toute façon, ce traitement n’est que décoratif à cet endroit puisque derrière la façade de briques aveugle, on retrouve un espace ouvert utilisé comme large gaine de ventilation alimentant les espaces dédiés à la germination aménagés dans cette section du bâtiment. C’est pourquoi cette section de façade ne possède pas de fenêtres et que les ouvertures en briques étaient, et ce dès la construction originale, obturées par des briques.

Comme dans le cas de la majorité des édifices industriels de l’époque, on puise des archétypes décoratifs au langage classique pour égayer les façades de ces structures qui étaient vouées à des rôles principalement techniques et fonctionnels. 

Étrangement, le fait que la section comportant l’entrée principale soit construite en retrait d’un rang de briques, qu’elle soit asymétrique et qu’elle possède un traitement plus modeste pourrait laisser croire que cette section a été ajoutée à la section centrale alors qu’elle est bel et bien d’origine.

• (Section directement derrière la section dédiée aux bureaux, séchoir) 

Faisant toujours partie intégrante de la malterie datant de 1905, étant positionnée juste derrière la section de trois étages, cette section de même largeur mais d’une hauteur équivalente à 7 étages abritait les espaces dédiés au séchage du malt. 

Dans sa partie supérieure, cette section reprend le type d’ornementation que l’on retrouve sur la section centrale en comportant cependant moins d’ouvertures, mais toujours des fausses obturées par de la briques. Tout comme dans le cas du volume abritant les allées de germination, ce volume dédié au séchage du malt, le ‘’kiln’’, ne nécessite pas de réelles ouvertures devant les équipements. 

Un petit volume, en retrait par rapport à la rue, et seulement d’un étage juxtaposé à la salle réservée au four ‘’kiln’’ se trouve aussi sur la façade ouest. Ce volume, qui longeait la bretelle de la voie ferrée, comportait des quais de réception et d’entreposage du charbon. Le chemin de fer permettait aussi la livraison du charbon pour la fournaise de chauffage de l’édifice et pour alimenter le four de séchage du malt. 

• (Section centrale directement derrière le germoir, dédiée au trempage de l’orge ‘’steeping’’) 

Cette section visible uniquement de l’arrière possède 2 étages de plus que le volume dédié à la germination. Ce volume abrite des cuves où on laissait l’orge tremper avant de l’envoyer à la germination. 

L’arrière de ce volume correspond exactement à l’arrière de la section dédiée au séchage donc ils forment tout deux la façade continue en briques arrière. Ce mur arrière en brique ne possède pas de traitement particulier mais montre de véritables fenêtres. 

Derrière ce grand volume en briques rectangulaire, que forment les 4 sections de hauteur différentes, correspondant à la malterie datant de 1905, on retrouve deux basses structures de un étage en briques abritant la fournaise et la salle des machines. 
Dans la malterie datant de 1905, la chambre de germination se trouve dans la section centrale, soit derrière la section de façade aveugle. Derrière le mur de façade, on retrouve les cavités puits pour la ventilation. C’est pourquoi, il n’y a pas de fenêtres dans cette façade. D’ailleurs, tant pour le séchage que la germination, les fenêtres ne sont pas souhaitables. Les puits de ventilation sont connectés à la chambre d’air située en-dessous, où l’air est maintenu à la température voulue.

Au-dessus du puits de ventilation aménagé en façade, on retrouve au dernier étage, les vestiges d’une roue en bois qui devait être liée aux systèmes de ventilation primitifs responsables pour la circulation de l’air. Dans la grande salle de germination de la malterie de 1905, on retrouve de grands compartiments de germination en acier recouverts de ciment avec des colonnes d’acier entre ceux-ci. Derrière ces grandes salles, on retrouvait les espaces dédiés au trempage et leur grands réservoirs en acier. Cette section est logiquement plus haute et plus près de la tour élévatrice, étant située sur la façade arrière. 

Le volume abritant la dernière étape du processus était aussi situé à l’arrière. Le séchage s’effectue dans le haut volume situé derrière la section administrative. On peut d’ailleurs y accéder par une porte située au fond des bureaux. Le four ‘’kiln’’ était situé au rez-de-chaussée et les séchoirs étaient installés dans le haut volume au-dessus. 

Il est à noter que plusieurs équipements ont disparus au cours des années et que seuls des supports et trous au plancher sont perceptibles aujourd’hui dans cette section qui était d’ailleurs identifiée comme vacante sur un plan de 1961.

•• Silos datant de 1905 

• (Tour élévatrice et volume dédié à l’empaquetage) 

C’est par le biais du bâtiment de deux étages de structure d’acier et recouvert de tôles, dédié à l’empaquetage, que s’effectue le lien entre la malterie de 1905 et les silos de terra-cotta. Cette section est même complètement ouvert sur sa face est. 

La tour élévatrice, juxtaposée au volume dédié à l’empaquetage, est positionnée à l’emplacement où on aurait logiquement pressenti un 12ième silo. Elle s’imbrique donc parmi les silos de terra-cotta. 

Malgré sa minceur, elle possède aussi des pilastres qui marquent d’ailleurs ses coins. Son dernier étage est séparé du reste de son volume par une corniche composée de briques en encorbellement et possède de véritables fenêtres couronnées d’arcs plein cintre. Cette tour élévatrice d’origine, qui possède une hauteur qu’on pourrait considérer équivalente à 12 étages, illustre un langage architectural comparable à celui de la section centrale de la façade principale. L’effet est ici plus impressionnant car la tour est relativement mince et très élancée. 
De toute évidence on utilise le chemin de fer comme moyen de transport du grain au début des activités de la cie. et c’est par le biais de cette tour élévatrice, située derrière les silos en terra-cotta et le long du tracé de la bretelle du chemin de fer qui pénétrait sur le site, qu’on alimente la malterie de 1905. 

Devant, la tour, une structure d’acier équivalente à 8 étages de hauteur qui est assise sur deux murs de briques chapeaute l’ancien quai de chargement et de déchargement du grain. 

Une autre section métallique, plus basse et plus contemporaine, dédouble cette structure ayant permis le chargement à l’intérieur de camions et remorques. 

• (Silos en terra-cotta) 

Les silos de terra-cotta font 22 pieds de diamètre et 90 pieds de hauteur. Ils sont dégagés devant le canal puisque la tour élévatrice se trouvait sur le côté, à l’arrière pour être en mesure de transborder le grain de l’intérieur des wagons de train vers les silos. 

Les silos de tuiles de terra-cotta pourpres forment un volume équivalent à 7 étages, soit étant équivalent à la section de la malterie en briques vis-à-vis dédiée au séchage du malt mais séparée par la tour élévatrice. Les silos comportent des fondations en béton et sont couronnés de deux rangs de blocs de terra-cotta profilés créant une corniche.

À l’époque, l’orge est donc stocké dans ces hauts cylindres composés d’un rang d’épais blocs de terra-cotta alvéolés. Les modules qui confèrent une esthétique particulière aux silos sont liés ensemble à l’aide de ceintures d’acier et de mortier. Cette technologie de construction,partiellement en vogue pendant environ une décennie, conférait aux silos une résistance au feu et une certaine isolation au froid.

À ces silos, ont doit aussi ajouter un étage supérieur correspondant à la galerie abritant les convoyeurs. Cette galerie qui s’appuie sur le milieu des silos des rangs extérieurs est aussi confectionnée de tuiles de terra-cotta. Ces murs extérieurs sont cependant doublés par une légère structure intérieure d’acier. La façade de la galerie donnant vers le canal presque est complètement détruite à l’exception du pourtour d’une fenêtre. 

Une passerelle relie les silos de terra-cotta originaux aux silos de béton construits en 1930. Il est intéressant de souligner que cette passerelle aura un rôle important puisque les silos en béton seront uniquement liés au reste du complexe par celle-ci, à l’exception d’un petit tunnel qui relie aussi les deux sections de silos.

•• Silos datant de 1930 

En 1930, on construit une série de 18 silos de béton en annexe aux silos de terra-cotta. D’une hauteur et d’un diamètre similaire aux cylindres des silos en terra-cotta, ces silos sont aussi recouverts d’une longue galerie abritant le système de convoyeurs. Seules une mince bande plus épaisse, qui les couronne, et une surépaisseur à leur base les anime. Le béton lisse leur confère un aspect plastique minimaliste. 

Ces silos sont implantés en quinconce par rapport aux silos de terra-cotta permettant à ces nouveaux de s’approcher du canal. Dans ce cas, ils possèdent une tour élévatrice située au-dessus de leur galerie, en plein centre de la façade donnant sur le canal. Cette tourélévatrice recouverte de tôles ondulées, tout comme la galerie, possède une hauteur un peu inférieure à celle de briques. Cependant dû à son positionnement près du canal, elle était liée à une grue maritime d’acier qui chevauchait la voie ferrée et permettait directement le déchargement du grain à partir des navires. La grue a malheureusement disparue mais des restants d’installations et de raccords aux silos de béton armé sont toujours là. 

Étrangement, ces silos qui apparaissent dans une première phase d’expansion ne seront jamais reliés à la malterie contemporaine en béton qui sera construite juste derrière en 1950.

•• Malterie datant de 1950 

Tout comme dans le cas de la malterie de 1905, cette annexe construite en béton est implantée devant le trottoir sans marge de recul. La section avant de ce volume d’une hauteur équivalente à 5 étages, suit la subtile progression d’échelle dictée originalement par les deux sections de façade de la malterie de 1905. 

Cependant son traitement architectural et son aspect monolithique lui confèrent une toute autre identité. Dans ce cas, le mur aveugle requis ne montre pas de fausses ouvertures ou de fausses démarcations de niveaux. La façade de béton coulé en place ne possède aucune ouverture et ne montre que trois légers retraits formant des panneaux faisant toute la hauteur de la façade comme agrémentation.

La façade est de ce volume, qui est traitée en continuité avec le reste de l’édifice qui se prolonge profondément sur le site, ne montre pas beaucoup plus d’effort de composition. On retrouve encore le même type de panneaux en retrait, qui une fois juxtaposés en grande quantité, peuvent aussi évoqués la présence de pilastres. Le cinquième étage est cependant percé de larges fenêtres rectangulaires à cadre en acier typiques des édifices industriels de la première moitié du XXième siècle sur cette façade. C’est aussi dans cette section avant que le retrouve le germoir tout comme dans le cas de la malterie de 1905.

Un sixième étage, construit en retrait par rapport à la façade donnant sur la rue Saint-Ambroise et la façade est, abrite les installations liées au trempage. Cet étage fait toute la profondeur de cette première section plus basse qui est en fait alignée à l’arrière avec le mur du fond de la malterie datant de 1905. 

C’est dans cette section en retrait, presqu’impossible de percevoir de la rue, qu’on exécute le trempage de l’orge ‘’Sprays et Steep room’’. 

Puisque les silos de béton sont construits plus près du canal que ceux en terra-cotta, l’espace libre permet à la malterie de 1950 d’être plus profonde. C’est donc dans cette section plus au sud que l’on retrouve le volume dédié au séchage du malt. Ce volume toujours en béton coulé possède une hauteur équivalente à 8 étages et possède le même type de traitement de façade que la section dédiée à la germination juste devant. Une baie traitée comme un espace de manutention, avec portes à tous les niveaux et poutre de levage extérieure, effectue la transition entre les deux sections qui forment quand même un ensemble uni et monolithique.

La façade est du complexe de la Canada Malting est donc occupée par la profonde malterie de 1950 et par les silos datant de 1930 qui ne sont étrangement pas liés à la malterie. La façade de béton coulé de la malterie n’est animée que par une série de fenêtres industrielles à cadres en acier aux derniers niveaux et par la présence de pilastres et encadrements en béton épaississant les murs ponctuellement pouvant lui conférer une légère allégeance au langage ‘’Streamline’’ en vogue à l’époque de sa construction.


••• Projet. 

Un projet de développement immobilier est proposé sur le site de l’ancienne Canada Malting et sur les deux terrains y attenants de part et d’autre. La réalisation de ce projet exigerait la démolition de certains édifices ou sections d’édifices. 

Les résidents du quartier et autres organisations qui milite contre la gentrification du quartier et la démolition totale ou partielle, met les freins aux projets et apporte des complications à la concrétisation d'un projet d'unité de logements résidentiels.

•• Le projet,

• Sera à prédominance résidentielle, avec un objectif de 650 à 700 unités, pour un investissement totalisant environ 130 M$. 
• Intègrera des services de proximité et des lieux d’emplois.
• Aura un caractère familial, offrant des unités de superficie moyenne de 1000 
pieds carrés.
• Aura pour objectif de fournir des habitations à prix abordables.
(Prix de vente au pied carré inférieurs au marché immobilier sur le canal de Lachine 
et application de la stratégie d’inclusion de la Ville)
• Tiendra compte des enjeux de stationnement dans le secteur en tendant vers un 
ratio de 0.75 à 1 place de stationnement pour chaque unité de logement privé.

•• L'approche de conservation

•La restauration des façades principale et latérale de l’édifice administratif de l’architecte Spence et la reconstruction, avec des briques récupérées, de la portion arrière de cet édifice, en intégrant de nouvelles ouvertures pour une fonction résidentielle.

•Le maintien des parties visibles des cinq silos en terracotta visibles du canal: 
en réutilisant le parement récupérable et en l’intégrant dans la nouvelle 
construction en reproduisant la géométrie originale, en remplaçant les tuiles manquantes par des nouvelles qui seront fabriquées de façon identique à l’original.

•La récupération des tuiles en terracotta et des briques du bâtiment de Spence sur Saint-Ambroise, pourrait engager des investissements s’élevant au‐dessus du million de dollars.

•Le respect du gabarit des silos en béton et le maintien de quelques silos ou des portions des silos dans une nouvelle construction; particulièrement en conservant la partie inférieure des silos pour l’utiliser comme basilaire d’une nouvelle construction, et en intégrant une fonction publique ou commerciale au rez‐de‐chaussée.


•La récupération d’artéfacts de l’ancienne malterie pour les intégrer dans les espaces publics et dans les espaces communs. 

•• Contamination des sols 

•Site de la Canada Malting
Concentrations en hydrocarbures pétroliers et métaux lourds.
L’aire de contamination est estimée à +- 9 400 m2 (0 à 4 m de profondeur).
La contamination dépasse le critère générique B, pour une utilisation résidentielle.

•Site de la Brenntag
Site très contaminé.
Des investissements d’approximativement 7 à 8 M$ seront nécessaires pour le 
nettoyage et la décontamination du site.


•••• Sources: Documents divers, wikipedia, registe des industries, documents et photos originales, documents de la ville de Montréal et études 2013 diverse.

Gallerie

Exploration - 26 Novembre 2015

Photos Historiques

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